Physique de la matière condensée molle

La matière condensée molle peut être définie par opposition à ce qu’elle n’est pas: elle n’est ni gazeuse (car ne serait pas condensée), ni cristalline (car ne serait pas molle). Ceci est vrai.

Ce qui reste possède néanmoins des points communs qui permettent une définition plus aboutie : la matière molle est le siège de phénomènes qui ne deviennent pertinents qu’à une échelle beaucoup plus grande que celle de ses constituents élémentaires. Elle a des propriétés émergentes (p. ex. l’autoorganisation, l’autosimilarité, les transitions de phases…) qui sont très sensibles à certaines grandeurs elles aussi émergentes (p. ex. l’énergie thermique, l’entropie…).

Vous trouverez dans ces pages une sélection de mes contributions expérimentales dans ce domaine. Il s’agit de physique des polymères, de réseaux de macromolécules, de gels et de percolation, de protéines, de bicouches lipidiques, de membranes et de nanopores, très souvent à la frontière entre la physique, la chimie et la biologie.

Une expérience consiste à imaginer et à réunir les conditions permettant une observation; à réaliser cette observation c’est à dire faire des mesures; et à en extraire la signification. Tous ces points sont assujettis à des aspects techniques qui sont la plupart du temps délégués par les chercheurs mais qui souvent m’intéressent. Vous trouverez ici mes contributions dans ce domaine.

Je suis essentiellement un expérimentateur, c’est à dire quelqu’un de désagréable qui est payé pour contredire les autres et mettre en défaut les théories, car c’est la seule façon de les faire progresser. Au coeur de ces théories et comme un fil conducteur dans mon travail se trouve le concept d’entropie. C’est une notion avec laquelle j’ai dû travailler pour avancer et ne pas avoir à tout réinventer, mais qu’est-ce exactement ? La parenthèse du Covid-19 m’a donné l’occasion d’approfondir cette question théorique. D’où mes articles les plus récents .